<![CDATA[Des cas d’exposition à un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) ou à un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II) au cours des 2ème et/ou 3ème trimestres de grossesse continuent d’être régulièrement déclarés. Ces expositions ont, pour certaines, eu des conséquences graves, voire fatales, pour le fœtus ou le nouveau-né. Aussi, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle que les IEC et les ARA II sont contre-indiqués aux 2ème et 3ème trimestres de la grossesse et déconseillés au 1er trimestre. Les femmes en âge de procréer traitées par IEC ou ARA II doivent être informées de ces risques et de la nécessité de planifier leur grossesse afin de pouvoir modifier leur traitement avant la grossesse. En cas de projet de grossesse ou de grossesse déjà débutée, le traitement par IEC ou ARA II doit être arrêté et si nécessaire relayé par une alternative thérapeutique compatible avec la grossesse.
Quels sont les risques ?
- L’exposition à un IEC ou un ARA II au cours du 2ème ou du 3ème trimestre de la grossesse peut entraîner une toxicité fœtale et néonatale pouvant être fatale. Il s’agit notamment d’une atteinte de la fonction rénale avec diminution du liquide amniotique (oligoamnios voire anamnios) pouvant être associée à un retard d’ossification de la voûte du crâne, et entraîner une mort fœtale in utero. À la naissance, le nouveau-né peut développer une insuffisance rénale irréversible, une hypotension, une hyperkaliémie.
- En cas d’exposition à un IEC ou un ARA II au cours du 1er trimestre : une étude publiée en 20061 a montré une augmentation des malformations congénitales, en particulier cardiaques. Ces données n’ont pas été confirmées depuis mais, par précaution, il a été décidé de déconseiller leur utilisation au cours du premier trimestre de la grossesse.
Quelles sont les recommandations ?
- Pour les professionnels de santé :
- Tous les IEC et les ARA II sont formellement contre-indiqués aux 2ème et 3ème trimestres de la grossesse et déconseillés au 1er trimestre.
- Chez la femme en âge de procréer, ce risque doit être pris en considération dès l’instauration du traitement. Il est indispensable d’alerter ces patientes des risques encourus et d’ anticiper au mieux tout projet de grossesse.
- Lors d’un projet de grossesse, le traitement par IEC ou ARA II doit être substitué par une des alternatives compatibles avec la grossesse.
- La découverte d’une grossesse chez une patiente traitée par un de ces médicaments doit conduire à l’arrêt du traitement et, si nécessaire, un traitement alternatif sera prescrit.
- En cas d’exposition à partir du 2ème trimestre de la grossesse, il est recommandé de stopper immédiatement le traitement et d’effectuer une échographie fœtale afin de vérifier le volume amniotique, l’aspect des reins et des os de la voûte du crâne. Le nouveau-né devra être surveillé sur le plan rénal (créatininémie, kaliémie) ainsi que sur le plan tensionnel si la mère a été traitée jusqu’à l’accouchement.
- Pour les patientes :
- S’ils sont pris pendant la grossesse, ces médicaments (les IEC et les ARA II) peuvent entraîner des effets indésirables graves, voire mortels, chez votre enfant à naître. Aussi, si vous êtes enceinte ou si vous souhaitez le devenir, il est indispensable de prendre l’avis de votre médecin qui adaptera votre traitement. Des alternatives compatibles avec l’état de grossesse existent.
- Vous ne devez pas interrompre votre traitement seule. Rapprochez-vous de votre médecin, il vous indiquera la marche à suivre.
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