La méthadone (Méthadone® AP-HP) et la buprénorphine haut dosage (Subutex® et génériques, Suboxone®) ont été mises sur le marché en France en 1995 et 1996, dans le traitement de substitution de la dépendance aux opioïdes.
En 2015, environ 160 000 personnes ont bénéficié en France d’un traitement de substitution aux opioïdes (TSO). La buprénorphine haut dosage est utilisée par environ 65 % d’entre eux (données de l’Assurance maladie).
La mise à disposition de ces traitements, plus large pour la buprénorphine haut dosage, a rapidement montré des résultats positifs incontestables sur les conditions de vie des usagers d’opioïdes.
Ils ont notamment permis de diminuer la mortalité par overdose, d’améliorer l’accès aux soins ainsi que de réduire la transmission du VIH et du virus de l’hépatite C.
Le mésusage de la buprénorphine haut dosage et de la méthadone est un phénomène connu[ 1] qui a conduit les autorités de santé à mettre en place diverses mesures pour en réduire les risques. Ces mesures comprennent notamment des conditions de prescription et de délivrance particulières et un suivi continu en addictovigilance.
En effet, l’usage détourné de ces médicaments (trafic ou revente hors prescription), l’administration détournée par voie intraveineuse, nasale ou fumée, ou la consommation en association avec des substances psychoactives présentent des risques réels et parfois mortels.
C’est le cas en particulier pour la méthadone, dont la prise chez des personnes dépendantes ou non dépendantes aux opioïdes peut provoquer des overdoses parfois mortelles. L’incidence des décès est ainsi nettement plus élevée avec la méthadone que la buprénorphine haut dosage[2] .
Le mésusage des TSO, qui diminue la sécurité d’utilisation de ces médicaments, ne remet pas en cause leur efficacité lorsqu’ils sont pris correctement.
Pour faire face à ces risques de mésusage, la Commission des stupéfiants et psychotropes de l’ANSM a souhaité organiser le 21 juin une journée d’échange avec les principaux acteurs de l’addiction, afin de présenter dans quelques mois un plan de réduction du nombre d’overdoses aux TSO et ainsi assurer le maintien d’un accès suffisamment large à ces médicaments essentiels dans la prise en charge de l’addiction aux opioïdes, dont l’héroïne.
Cette journée est retransmise en direct sur la chaine Dailymotion de l’ANSM.
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Alessandro Evola – 01 55 87 30 66 / David Martinez – 01 55 87 30 33
[1] Etude U.TOPIA sur les données relatives au mésusage des TSO (2009-2015)
[2] Etude DRAMES 2016