Lors de la réunion mensuelle du Comité pour l’Evaluation des Risques en matière de Pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments (EMA), qui s’est tenue du 10 au 13 février 2020 à Amsterdam, le PRAC a renforcé les mises en garde sur le risque ischémique associé aux médicaments vasoconstricteurs contenant de la pseudoéphédrine, compte tenu de signalements de neuropathie optique ischémique.
Les médicaments vasoconstricteurs à base de pseudoéphédrine sont indiqués pour soulager les symptômes du rhume : sensations de nez bouché, écoulement nasal clair, maux de tête et/ou fièvre. Ces médicaments agissent en comprimant les vaisseaux sanguins. Ce mécanisme d’action induit le risque d’une alimentation insuffisante en sang et en oxygène de différents organes (ischémie). Ce risque est rare mais grave et peut notamment survenir au niveau du cœur (infarctus du myocarde), du cerveau (accident vasculaire cérébral) et du colon (colite ischémique).
A la suite de signalements d’ischémie au niveau de l’œil (neuropathie optique ischémique) survenue chez des patients ayant pris de la pseudoéphédrine, le PRAC a recommandé d’ajouter le risque d’ischémie ophtalmique dans les Résumés des Caractéristiques du Produit (RCP) et notices de toutes les spécialités contenant de la pseudoéphédrine.
Le risque d’ischémie au niveau de l’œil se traduit par une perte soudaine de vision, notamment sous forme de scotome, c’est-à-dire une tache dans le champ de vision. Dans ces cas, le patient doit immédiatement arrêter son traitement par pseudoéphédrine et consulter aussitôt un médecin.
L’ANSM rappelle que l’information des patients et des pharmaciens sur le bon usage et l’ensemble des risques d’effets indésirables liés à la prise de ces médicaments a récemment été renforcée , y compris le risque ischémique. En effet, une fiche d’aide à la dispensation destinée aux pharmaciens et un document d’information destiné aux patients ont été envoyés dans toutes les pharmacies de France. Ce dernier doit être remis au patient lors de toute dispensation d’un médicament vasoconstricteur par voie orale.
Lire aussi
- L’ANSM renforce l’information des patients et des pharmaciens sur les risques liés aux vasoconstricteurs (30/01/2020) – Point d’information
- Synthèse du CMDh de février 2020 – Site HMA