Dossiers thématiques de l’ANSM : Le virus respiratoire syncytial (VRS) – L’anticorps Beyfortus® (nirsevimab) – L’anticorps Synagis® (palivizumab) – Les vaccins à venir.

Le virus respiratoire syncytial (VRS)


De quoi parle-t-on ?

Le virus respiratoire syncytial (VRS) est un virus courant qui circule pendant la saison hivernale. Très contagieux, il se transmet :

  • Par voie aérienne via la toux et les éternuements des personnes infectées
  • Par contact direct avec une personne infectée
  • Ou par contact indirect avec des objets ou des surfaces infectés (jouet, mouchoir, téléphone, meuble etc.).

Le VRS infecte les voies respiratoires supérieures (nez et gorge) et peut aussi toucher les poumons. Le plus souvent, chez les adultes notamment, le VRS provoque des symptômes légers, semblables à ceux du rhume, qui guérissent au bout de quelques jours : encombrement et écoulement nasal, irritation de la gorge, toux, fièvre, etc…

Un virus responsable de la bronchiolite

Principalement chez les nourrissons (les enfants de moins de 2 ans), le VRS peut provoquer une infection des poumons : la respiration s’accélère et devient sifflante, c’est la bronchiolite. Le VRS est en effet le principal agent infectieux de la bronchiolite du nourrisson (60 à 90% des cas), dont l’épidémie débute généralement à l’automne et se termine à la fin de l’hiver.

Tous les nourrissons peuvent être concernés et, avant l’âge de 2 ans, presque tous les enfants connaissent un premier épisode d’infection à VRS. En moyenne, une bronchiolite dure 10 jours. Dans certains cas, une hospitalisation peut s’imposer pour traiter l’infection.

En France, la bronchiolite à VRS est l’une des premières causes d’hospitalisation des nourrissons de moins d’un an durant la saison hivernale. On estime que la bronchiolite touche chaque hiver près de 30 % des nourrissons, soit environ 480 000 cas par an.

Chaque année, 2 à 3 % des nourrissons de moins de 1 an seraient hospitalisés pour une bronchiolite plus sévère et la majorité d’entre eux ne présentent pas de facteur de risque particulier.

La répétition des infections

En cas de contamination, la réponse immunitaire ne protège pas de la réinfection, c’est pourquoi le VRS peut contaminer de très nombreuses personnes chaque année. Des réinfections tout au long de la vie sont ainsi possibles.

Comment limiter le risque d’infection ?

Des mesures simples peuvent limiter efficacement le risque d’infection virale, notamment :

  • Se laver régulièrement les mains
  • Éviter d’emmener son bébé dans les endroits publics confinés (transport, centres commerciaux, etc.)
  • Aérer régulièrement son domicile
  • Ne pas fumer à côté d’un bébé.

L’immunisation des nourrissons contre le VRS

Afin de protéger les nourrissons des formes graves de bronchiolite, deux médicaments sont actuellement disponibles :

Ces deux médicaments sont des anticorps monoclonaux qui permettent de renforcer le système immunitaire du nourrisson : l’anticorps est fourni directement à l’organisme et l’aide à se défendre contre le VRS.

Les indications de Beyfortus® et de Synagis® sont toutefois différentes.

Beyfortus® est indiqué pour la prévention des infections des voies respiratoires inférieures dues au VRS chez les nouveau-nés et les nourrissons au cours de leur première saison de circulation du VRS.

Synagis® est indiqué pour la prévention des infections graves des voies respiratoires inférieures dues au VRS, nécessitant une hospitalisation chez certains enfants à risque élevé d’infection à VRS.

La prise en charge de la bronchiolite

La prise en charge repose essentiellement sur le lavage du nez de l’enfant et la surveillance de l’évolution de son état de santé :

  • Certains signes nécessitent de prendre rendez-vous chez le médecin de l’enfant : modification du comportement, respiration plus rapide, creusement du thorax, nourrisson qui boit moins depuis plusieurs repas
  • D’autres signes nécessitent un appel au 15 : cyanose (coloration bleutée) autour de la bouche, malaises, pauses respiratoires, nourrisson qui dort tout le temps.

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L’anticorps Beyfortus® (nirsevimab)

Beyfortus® (nirsévimab) est indiqué chez les nouveau-nés et nourrissons dans la prévention des infections des voies respiratoires inférieures causées par le VRS au cours de leur première saison de circulation du VRS. Beyfortus® dispose d’une AMM depuis le 30 octobre 2022. Il est mis à disposition en France depuis mi-septembre 2023.

Beyfortus® doit être administré avant le début de la saison d’épidémie à VRS ou dès la naissance chez les nourrissons nés au cours de la saison d’épidémie à VRS.

Une seule administration est nécessaire pour diminuer le risque d’infection à VRS durant au moins 5 mois, couvrant ainsi la saison épidémique.

Il peut être utilisé en ville et en établissement de santé.

Deux présentations sont autorisées : 50 mg/0,5 ml ou 100 mg/1 ml, selon le poids de l’enfant.

Comme tout médicament, Beyfortus® est susceptible d’entraîner des effets indésirables : une éruption cutanée, une réaction au site d’injection (rougeur, douleur, gonflement), et de la fièvre.

Peu fréquents, ces effets indésirables peuvent apparaître jusqu’à quelques jours après chaque injection. Ils sont en général sans gravité, d’intensité légère ou modérée et de courte durée. Comme avec tous les anticorps monoclonaux, une réaction allergique peut également apparaître.

Une enquête de pharmacovigilance a été mise en place pour surveiller les effets déjà connus et le cas échéant, de détecter de nouveaux effets indésirables non identifiés dans les essais cliniques. Dans ce cadre, si un signal de sécurité était validé, des mesures adaptées à la nature du risque seraient mises en place, en lien avec l’Agence européenne du médicament, afin de prévenir ou réduire la probabilité de survenue du risque chez les nouveau-nés et nourrissons traités.

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Informations-
pour les parents. « Votre enfant va recevoir Beyfortus* : Informations sur les effets indésirables »-230823
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L’anticorps Synagis® (palivizumab)

Synagis® est indiqué pour la prévention des infections graves des voies respiratoires inférieures dues au VRS, nécessitant une hospitalisation chez certains enfants à risque élevé d’infection à VRS. Il dispose d’une AMM depuis le 13 août 1999.
Il s’administre une fois par mois pendant toute la saison d’épidémie à VRS (qui dure environ 5 mois). La première dose doit être administrée, si possible, avant le début de la saison. Le médicament est uniquement disponible en établissement de santé.

Deux présentations sont disponibles : 50 mg/0,5 ml ou 100 mg/1 ml, selon le poids de l’enfant.

Comme tout médicament, Synagis® est susceptible d’entraîner des effets indésirables. Les effets indésirables les plus fréquents sont une éruption cutanée, une réaction au site d’injection et de la fièvre.

D’autres effets indésirables plus rares ont été signalés lors de la surveillance mise en place après la commercialisation du médicament : réaction allergique grave, apnée, convulsion, diminution des plaquettes, urticaire.

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Les vaccins à venir

À ce jour, deux vaccins ont été autorisés par la Commission européenne pour la protection contre les infections causées par le VRS :

  • Arexvy® est indiqué chez les adultes de 60 ans et plus. Il est disponible sur prescription médicale mais n’est pas pris en charge par l’Assurance Maladie à ce jour
  • Abrysvo® est indiqué chez les adultes de 60 ans et plus et chez la femme enceinte pour la protection passive des nourrissons. Ce vaccin n’est pas encore disponible en France.

Les recommandations vaccinales contre les infections à VRS chez les femmes enceintes et chez les adultes âgés de 60 ans et plus sont en cours d’évaluation par la Haute Autorité de santé (HAS).