Le PRAC alerte les professionnels de santé sur l’interprétation des tests de phénotypage du déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) par la mesure des taux d’uracilémie chez les patients présentant une insuffisance rénale modérée ou sévère avant d’entamer une chimiothérapie contenant du 5-fluorouracile.
Les médicaments de chimiothérapie contenant du 5-fluorouracile (5-FU) sont utilisés dans le traitement de divers cancers, notamment colorectal, pancréatique, gastrique, du sein, de la tête et du cou. Ils peuvent être associés à des effets indésirables parfois graves, notamment chez certains patients. Ce phénomène peut être la conséquence d’un défaut de fonctionnement de l’enzyme dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD), qui permet la décomposition de la thymine et l’uracile. Les patients dont la fonction enzymatique DPD est altérée courent un risque accru de toxicité grave, voire mortelle, lorsqu’ils sont traités par le 5-FU ou l’une de ses prodrogues.
Pour identifier ces patients, il est recommandé au niveau européen de procéder à un test de dépistage du déficit en DPD avant le traitement, malgré les incertitudes concernant la méthode de test optimale. En France, ce dépistage est obligatoire.
Les patients présentant un déficit complet en DPD sont exposés à un risque élevé de toxicité mortelle ou potentiellement mortelle ; ils ne doivent pas être traités par 5-FU ou d’autres médicaments de cette classe (fluoropyrimidines).
Les patients présentant un déficit partiel en DPD sont exposés à un risque accru de toxicité sévère pouvant aller jusqu’au décès. Pour limiter ce risque, une plus faible dose initiale doit être envisagée. Les doses suivantes peuvent être augmentées si le patient ne présente pas de signes de toxicité grave, car l’efficacité d’une dose réduite n’a pas été établie.
Une lettre aux professionnels de santé sera diffusée prochainement pour les alerter sur l’interprétation des tests de déficit en DPD par uracilémie, chez les patients atteints d’insuffisance rénale modérée à sévère. En effet, l’insuffisance rénale peut entraîner une augmentation de l’uracilémie, pouvant fausser le diagnostic du dépistage d’un déficit en DPD. Les résultats des tests doivent donc être interprétés avec prudence chez ces patients afin d’éviter toute perte de chance liée à un sous-dosage du 5-FU ou d’autres fluoropyrimidines.
Par ailleurs, en France, la réflexion quant à la mise à jour des recommandations nationales est engagée, en collaboration avec la HAS et l’INCa.
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