Traitement par antivitamines K (AVK) : Nouvelles informations.

La spécialité Previscan® est à présent réservée au renouvellement du traitement des patients équilibrés par fluindione. L’initiation de traitement par Préviscan® n’est plus autorisée depuis le 1er décembre 2018. Par ailleurs, l’utilisation des antivitamines K est désormais contre-indiquée au cours de la grossesse, sauf chez les femmes enceintes portant une valve cardiaque mécanique qui présentent un risque thromboembolique élevé et pour lesquelles les bénéfices potentiels du traitement l’emportent sur les risques. En cas de poursuite d’un traitement par antivitamine K pendant la grossesse, la patiente doit être pleinement informée des risques pour le fœtus.

Résumé

  • La spécialité Préviscan® est à présent réservée au renouvellement du traitement des patients équilibrés par fluindione. L’initiation de traitement par Préviscan® n’est plus autorisée à partir du 1er décembre 2018.
  • Par ailleurs, l’utilisation des antivitamines K est désormais contre-indiquée au cours de la grossesse, sauf chez les femmes enceintes portant une valve cardiaque mécanique qui présentent un risque thromboembolique élevé et pour lesquelles les bénéfices potentiels du traitement l’emportent sur les risques. En cas de poursuite d’un traitement par antivitamine K pendant la grossesse, la patiente doit être pleinement informée des risques pour le fœtus.

Informations complémentaires

1/ Prescription de Préviscan® restreinte au renouvellement des patients équilibrés par ce traitement

En raison du risque immuno-allergique1, rare mais souvent sévère, présent le plus souvent au cours des 6 premiers mois d’un traitement par fluindione (cf. lettre aux professionnels de santé du 30 mai 2017 et point d’information du 19 juin 2017), les effets thérapeutiques de la fluindione ne permettent plus de contrebalancer les risques résultant de l’emploi de ce médicament chez les patients lors de l’initiation du traitement. La prescription de Préviscan® en initiation n’est donc plus autorisée.
Pour les patients traités par fluindione au long cours (depuis plus de 6 mois) et bien équilibrés, les données de sécurité ne justifient pas de modifier le traitement. En effet, toute période de changement de traitement anticoagulant constitue une situation à risque d’évènements hémorragiques et/ou thromboemboliques potentiellement graves.
Par conséquent, le traitement par fluindione est restreint au renouvellement chez les patients équilibrés par ce traitement. Cette mesure prend effet à compter du 1er décembre 2018. Le résumé des caractéristiques du produit est modifié en conséquence. http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/

2/ Contre-indication des antivitamines K (warfarine, fluindione, acénocoumarol) au cours de la grossesse

L’exposition aux antivitamines K (AVK) pendant la grossesse entraîne :

  • Un risque accru d’avortement spontané et de mortalité fœtale,
  • Une augmentation du risque des hémorragies fœtales et/ou néonatales,
  • Une augmentation du risque des malformations congénitales majeures :
              • entre 6 et 9 semaines d’aménorrhée, les AVK entraînent dans 4% à 7% des cas, un syndrome malformatif appelé « Embryopathie à la warfarine » ou « Embryopathie aux antivitamines K » caractérisé par une hypoplasie nasale, des ponctuations épiphysaires (chondrodysplasie ponctuée).
              • au-delà de 9 semaines d’aménorrhée, les AVK entraînent dans 1 à 2% des cas, des anomalies du système nerveux central et des yeux, notamment si le traitement est poursuivi au cours du 2ième et 3ième trimestre.

Par conséquent, l’utilisation des AVK est contre-indiquée pendant toute la grossesse en raison du risque tératogène, fœtotoxique et néonatal, à l’exception de situations extrêmement limitées.
Les situations justifiant un traitement par AVK au cours de la grossesse sont circonscrites aux situations exceptionnelles pour lesquelles l’héparine ne peut être utilisée, notamment si le risque thromboembolique reste majoré par rapport aux AVK (il s’agit des patientes porteuses d’une prothèse valvulaire cardiaque mécanique).
En cas de poursuite d’un traitement par antivitamine K pendant la grossesse, la patiente doit être pleinement informée des risques pour le fœtus et orientée vers un Centre pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal (http://www.cpdpn.fr/). La surveillance prénatale sera adaptée à la période d’exposition intra-utérine aux AVK.
En raison du risque hémorragique du per partum, la substitution par l’héparine s’impose à partir de la 36ième semaine d’aménorrhée.
Pour les femmes en âge de procréer traitées par un AVK, une information doit être délivrée sur les risques en cas d’exposition au cours de la grossesse, sur la mise en place d’une contraception efficace pendant le traitement et sur l’anticipation du projet de grossesse pour adapter le traitement avec la substitution par une alternative thérapeutique plus sûre.
Un document Questions/Réponses destiné aux professionnels de santé ainsi qu’un document d’information destiné aux patients [Préviscan® (fluindione) et risque immuno-allergique : arrêt des initiations de traitement décembre 2018], sont disponibles sur le site de l’ANSM.

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1 Principalement des néphropathies tubulo-interstitielles aiguës et des syndromes d’hypersensibilité médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques ou DRESS syndrome.